Un cauchemar du XXIem siècle: les moins de 20 ans de la planéte tous vétus de survêtements made in China, chaussés de Nike, jouent sur leur PS3 en mangeant des hamburgers et écoutant une musique standardisée audible et appréciée dans la banlieue de New-york, celle de Rio, de Paris, de Pékin, d’Abidjan et de Pointe à Pitre. L’uniformisation.
Objectif atteint grâce à la publicité et au marketing qui en créant les go ûts et les tendances font d’êtres vivants des consommateurs et effacent l’être pensant et agissant. Un cauchemar du XXIem siècle: les moins de 20 ans de la planéte tous vétus de survêtements made in China, chaussés de Nike, jouent sur leur PS3 en mangeant des hamburgers et écoutant une musique standardisée audible et appréciée dans la banlieue de New-york, celle de Rio, de Paris, de Pékin, d’Abidjan et de Pointe à Pitre. L’uniformisation.
Objectif atteint grâce à la publicité et au marketing qui en créant les go ûts et les tendances font d’êtres vivants des consommateurs et effacent l’être pensant et agissant.
Réveil: ce n’est qu’un cauchemar, nous ne vivons pas dans ce meilleur des mondes lissé par la volonté d’un marché tout puissant. Pas encore. Il appartient à chacun d’entre nous de n’y vivre jamais.
Il fut un temps, pas si lointain, dans la Caraïbe, mais aussi partout dans le monde o๠se nourrir relevait d’une sorte de communion avec la nature, chacun prélevait selon ses besoins, partageait – un repas en solitaire n’était pas un vrai repas – La culture créole est empreinte de cette relation au « manger ». Il y avait autour de la maison les légumes, les fruits, le plan de cives, les ingrédients de base et quelque part dans le jardin créole l’arbre à pain, grâce auquel on n’aura jamais faim. Puis le fruit à pain a été relégué au rang de nourriture à cochons, on lui a préféré la pomme de terre importé, la frite congelé, la mouseline en boîte en carton. En reléguant le fruit à pain, c’est une part du patrimoine et de l’identité de l’île qu’on a rélégué, et qu’il faut réhabiliter aujourd’hui. Quelques uns s’y emploient, le jour de Pâques à Morne à l’eau pour la fête du crabe des conférenciers sont venus vanter les vertus du fruit à pain, « plus riche, plus go ûteux que la patate, le fruit à pain est la providence du XXIe siècle » ont-ils dit, faisant preuve d’un bel optimisme.
En vantant les vertus du fruit à pain, ils résistent à l’uniformisation et à l’industrialisation des go ûts et des pratiques, à l’acculturation en somme. Pas de nostalgie ici des temps saurin ou autre époque coloniale, le passé n’était pas meilleur, loin de là , et l’avenir compte avant tout. Mais au delà du discours sur l’identité et sur le sé a nou, rien ne vaut la pratique. On pourrait ainsi provisoirement conclure: dis moi ce que tu manges et comment tu le manges et je te dirais qui tu es.